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Quelle est la place de l’intelligence émotionnelle au travail face à l’explosion de l’intelligence artificielle (IA) qui semble être une des révolutions technologiques les plus phénoménales de notre siècle ?
Le rôle de l’humain en entreprise se trouve assurément au coeur de nombreuses réflexions.
En effet l’immixtion de l’IA dans de nombreux métiers semble engendrer une nouvelle réalité où les machines, dotées d’une capacité de calcul et d’une précision incomparables, peuvent s’acquitter de responsabilités actuellement dévolues aux hommes et femmes. Ces changements technologiques redéfinissent de façon inattendue les compétences requises sur le marché du travail, avec une atténuation progressive du besoin de compétences techniques.
Les travailleurs de demain ne seront plus simplement évalués sur la base de leur connaissances et savoir faire techniques , mais de plus en plus sur leur capacité à mobiliser leur intelligence émotionnelle au travail. La capacité à réguler ses émotions, à décrypter les émotions de ses collègues, à faire preuve d’empathie et à s’adapter au changement, deviendrait elle le must have en entreprise ?
Investir dans le développement les compétences émotionnelles pourrait devenir la priorité incontournable dans ce contexte de transformation numérique et d’automatisation croissante.
Car bien heureusement, dans de nombreux domaines les compétences humaines restent supérieures à celles de la machine.
La compréhension et la gestion des émotions sont propres aux êtres humains.
La créativité : les machines peuvent apprendre et reproduire, mais elles ne sont pas capables d’innover.
La capacité d’adaptation : face à des situations inattendues ou imprévues, les machines ont encore beaucoup de mal à s’adapter, tandis que les hommes font preuve d’une grande souplesse et de résilience.
L’empathie : les robots peuvent analyser des données, mais ils ne peuvent ressentir ni partager les émotions des autres.
Le discernement moral : une machine ne peut pas différencier le bien du mal, et elle ne sera jamais capable de prendre des décisions basées sur des considérations éthiques.
La résolution de problème : l’humain sera toujours supérieur à la machine lorsqu’il faut trouver des solutions en dehors de cadres préétablis
Voyons comment l’intelligence émotionnelle au travail, s’avère être une compétence essentielle, voire cruciale, face aux défis que pose l’intelligence artificielle.
L’intelligence émotionnelle au travail se réfère à la capacité d’un individu à reconnaître, comprendre, gérer et réguler ses propres émotions et celles des autres dans un environnement professionnel.
La reconnaissance de ses propres émotions, également connue sous le nom de conscience émotionnelle, est la capacité d’identifier et de nommer les émotions que l’on ressent en temps réel. Cette capacité est la première étape vers une intelligence émotionnelle élevée. Voici pourquoi elle est cruciale :
Avant de pouvoir gérer ou réguler une émotion, il faut d’abord la reconnaître.
Si quelqu’un est incapable de déterminer qu’il est en colère ou anxieux, par exemple, il est peu probable qu’il puisse prendre des mesures pour gérer ces sentiments.
En identifiant précisément nos émotions, nous pouvons également identifier ce qui les cause. Cela peut être utile pour éviter certaines situations stressantes ou pour mieux se préparer à les affronter.
Reconnaître ses propres émotions permet de communiquer de manière plus authentique avec les autres.
Par exemple, si quelqu’un est capable de reconnaître sa frustration, il peut alors exprimer ce sentiment à un collègue ou à un supérieur de manière constructive plutôt que d’agir de façon passive ou agressive.
L’auto-évaluation émotionnelle favorise la réflexion et l’introspection. En comprenant mieux ses émotions, chacun développer une meilleure estime de soi et un sens plus clair de ses propres valeurs et motivations.
La reconnaissance de ses propres émotions est ainsi une compétence fondamentale qui sert de pierre angulaire à toutes les autres dimensions de l’intelligence émotionnelle. Sans cette prise de conscience initiale, il est difficile d’agir de manière émotionnellement intelligente dans nos interactions avec les autres et dans notre propre processus de prise de décision.
La régulation émotionnelle est une clé composante de l’intelligence émotionnelle et fait référence à la capacité de gérer et de modifier nos émotions en réponse à diverses situations. Elle ne signifie pas réprimer ou ignorer nos émotions, mais plutôt les comprendre, les accepter et les exprimer de manière adaptée. Voici pourquoi cette compétence est essentielle et comment elle se manifeste :
La capacité à réguler ses émotions nous permet de réagir de manière appropriée aux événements de la vie. Par exemple, même si nous ressentons de la frustration lors d’une réunion, une bonne régulation émotionnelle nous permet de répondre calmement et de manière constructive, plutôt que de façon impulsive ou agressive.
Une régulation émotionnelle efficace est associée à une meilleure santé mentale. Les personnes qui régulent bien leurs émotions tendent à éprouver moins de symptômes dépressifs, d’anxiété et de stress.
La capacité à réguler ses émotions influence positivement nos relations. Elle permet d’éviter les confrontations inutiles, de comprendre les points de vue des autres et de communiquer nos besoins et nos sentiments de manière efficace et respectueuse.
Nos émotions peuvent parfois brouiller notre jugement. En régulant nos émotions, nous pouvons évaluer les situations plus objectivement et prendre des décisions basées sur la logique et sur notre intuition.
La régulation émotionnelle nous offre la flexibilité nécessaire pour nous adapter à différentes situations et environnements. Cette flexibilité est essentielle, car elle nous permet de naviguer dans un monde en constante évolution avec résilience et assurance.
Les techniques de méditation et de pleine conscience peuvent aider à observer nos émotions sans jugement, ce qui est la première étape vers leur régulation.
Des exercices tels que la respiration profonde ou la relaxation musculaire progressive peuvent aider à apaiser le corps et l’esprit, surtout en période de stress.
Cette technique, souvent utilisée en thérapie cognitive comportementale, consiste à identifier et à remettre en question les pensées négatives ou irrationnelles qui peuvent intensifier nos émotions.
Il est essentiel de trouver des moyens sains d’exprimer ses émotions, que ce soit par le biais de discussions, de l’écriture, de l’art ou d’autres formes d’expression créative.
La capacité à réguler ses émotions est donc un pilier de l’intelligence émotionnelle et un outil précieux pour naviguer dans les défis de la vie quotidienne avec équilibre et sagesse.
La capacité à reconnaître et réguler ses propres émotions permet de faire face efficacement à de nombreux défis.
Interagir efficacement avec les autres
Dans toute organisation, la communication efficace et les relations interpersonnelles harmonieuses sont essentielles. L’intelligence émotionnelle permet de mieux comprendre et gérer les dynamiques sociales et de créer un environnement de travail plus collaboratif.
Gérer son stress
Dans un monde en constante évolution, savoir gérer son stress et ses émotions est essentiel.
Les personnes ayant la capacité de développer une forte intelligence émotionnelle au travail, ont généralement une meilleure résilience face aux défis et aux pressions.
Prendre les bonnes décisions
L’IE permet d’avoir une perspective équilibrée, combinant à la fois l’analyse rationnelle et l’écoute de son intuition, essentielle dans la prise de décision.
Si l’intelligence artificielle excelle dans l’analyse de données, la résolution de problèmes complexes et la réalisation de tâches répétitives, elle peine encore à reproduire l’authenticité, l’empathie et la finesse des émotions humaines. Alors que l’intelligence artificielle pourrait menacer certains emplois, ceux nécessitant une forte intelligence émotionnelle au travail sont plus résistants à cette vague technologique.
Dans le domaine des services, la capacité à développer une relation interpersonnelle qui permet l’écoute, l’empathie ou l’intuition échappe à l’intelligence artificielle.
De même les métiers qui nécessitent créativité et imagination, pour résoudre des problèmes ou inventer de nouvelles manière de procéder sont pour le moment relativement épargnés par l’IA, même s’ils s’appuient de plus en plus sur ses capacités incroyables.
Formation et développement personnel
De nombreux programmes et ateliers sont dédiés à la montée en compétence sur le volet émotionnel.
Pratiques de pleine conscience
La méditation, la pleine conscience et d’autres techniques similaires suggèrent à développer une meilleure conscience de soi et des autres.
Feedback et échanges
Discuter régulièrement avec ses pairs, demander des retours et s’ouvrir aux critiques constructives.
Conclusion
Alors que l’intelligence artificielle continue de progresser à grands pas, l’intelligence émotionnelle demeure un bastion de l’humanité. En cultivant cette compétence, non seulement nous renforçons notre valeur ajoutée en tant que professionnels, mais nous affirmons également notre singularité en tant qu’êtres humains
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