Le syndrome de l’imposteur est un phénomène psychologique répandu qui touche une grande partie de la population. Il se manifeste par un sentiment persistant de doute quant à ses propres compétences, malgré des réussites objectives et des retours positifs. Ce syndrome peut affecter tous les domaines, du monde académique à l’environnement professionnel, en passant par les milieux artistiques et entrepreneuriaux, freinant ainsi l’épanouissement et la prise de responsabilités.
Les origines du concept de syndrome de l’imposteur
Il a été identifié pour la première fois en 1978 par les psychologues américaines Pauline Clance et Suzanne Imes. Elles ont observé ce phénomène chez des femmes hautement qualifiées doutant de leurs compétences malgré des réussites objectives. Bien que ce trouble ne soit pas officiellement reconnu comme une pathologie, il trouve ses racines dans plusieurs facteurs : une éducation exigeante, un environnement compétitif, des attentes sociétales élevées et une tendance au perfectionnisme.
Certaines personnes développent ce syndrome dès l’enfance, lorsqu’elles grandissent avec des parents très exigeants ou protecteurs, ce qui les amène à associer leur valeur personnelle uniquement à leurs performances. D’autres le développent à l’âge adulte en raison de pressions sociales ou professionnelles accrues.
Le syndrome de l’imposteur et les français
Bien que le syndrome de l’imposteur soit un phénomène universel, il semble particulièrement exacerbé en France en raison de plusieurs facteurs culturels et éducatifs.
Le système éducatif français met l’accent sur l’excellence académique et la compétition, notamment à travers les classes préparatoires et les grandes écoles. Cette culture de l’élitisme pousse de nombreux étudiants et professionnels à développer une exigence extrême envers eux-mêmes, ce qui alimente un doute persistant sur leur légitimité.
Affirmer sa valeur ou revendiquer ses compétences peut être perçu comme prétentieux, ce qui incite certaines personnes à minimiser leurs succès. De plus, la peur de l’échec est socialement ancrée : contrairement à d’autres cultures qui valorisent l’apprentissage par l’erreur, l’échec en France est encore largement stigmatisé, accentuant ainsi l’autocritique et le sentiment d’illégitimité.
Dans le monde du travail, la hiérarchie et la rigueur professionnelle renforcent cette pression. Les attentes élevées des employeurs, combinées à une faible valorisation du feedback positif, participent au développement du syndrome de l’imposteur chez les salariés et les entrepreneurs.
Les répercussions du syndrome de l’imposteur sur l’épanouissement professionnel
Le syndrome de l’imposteur a ainsi des répercussions profondes sur la réussite et le bien-être professionnel. En raison du doute constant qui les habite, les personnes qui en souffrent ont tendance à éviter les opportunités qui pourraient leur permettre d’évoluer. Elles déclinent des promotions, hésitent à prendre la parole en public ou à mener des projets ambitieux, ce qui freine leur progression.
D’un point de vue émotionnel, cette auto-dévalorisation chronique entraîne un stress intense et une anxiété accrue, pouvant mener à l’épuisement professionnel. L’absence de reconnaissance personnelle des réussites génère également un sentiment d’insatisfaction perpétuelle, ce qui nuit à la motivation et à l’épanouissement au travail.
De plus, la peur d’être « découvert » comme incompétent favorise un perfectionnisme excessif et une surcharge de travail, aggravant encore l’état de fatigue mentale.
Sortir de son syndrome de l’imposteur avec le DISC
D’un autre côté, le modèle DISC, utilisé en psychologie comportementale et en développement personnel, catégorise les individus en quatre grands profils. : Dominant (D), Influent (I), Stable (S) et Consciencieux (C).
En croisant ces deux concepts, tentons de comprendre comment le syndrome de l’imposteur se manifeste chez chaque profil et d’identifier des stratégies adaptées pour le surmonter.
1. Le syndrome de l’imposteur du profil dominant (D) : l’exigence de performance
Les personnes à dominance « D » sont orientées vers la performance et les résultats. Leur syndrome de l’imposteur se manifeste souvent par une peur de l’échec et une tendance à minimiser leurs succès, en pensant qu’ils auraient pu faire encore mieux. Ils ont du mal à demander de l’aide, considérant cela comme un aveu de faiblesse.
En raison de leur forte ambition, ils ont tendance à se fixer des objectifs extrêmement élevés et à s’imposer une pression constante. Lorsqu’ils ne parviennent pas à atteindre leurs propres standards, ils ressentent un profond sentiment d’échec, même si leur performance est objectivement excellente. De plus, leur besoin de prouver en permanence leur valeur peut les pousser à travailler de manière excessive, risquant ainsi l’épuisement professionnel.
Pour surmonter ce syndrome, les profils dominants doivent apprendre à valoriser leurs réalisations sans les minimiser, accepter que l’erreur fait partie du processus d’apprentissage et développer une approche plus équilibrée du succès et de l’échec.
💡 Solution : Se concentrer sur l’amélioration continue sans se dévaloriser et accepter que demander du soutien est un signe de leadership et non de faiblesse.
2. Le syndrome de l’imposteur du profil influent (I) : la peur du rejet
Les « I » sont sociables et motivés par la reconnaissance et les interactions.
Le syndrome de l’imposteur chez eux se traduit souvent par la peur de ne pas être à la hauteur des attentes des autres ou de décevoir leur entourage. Ils peuvent chercher à compenser ce sentiment par une hyperactivité sociale.
Ces individus accordent une grande importance à l’image qu’ils projettent et peuvent ressentir une anxiété accrue lorsqu’ils estiment que leur charisme ou leur influence ne suffisent pas à convaincre leur entourage. Ils peuvent également éviter de se positionner sur des sujets complexes par peur d’être jugés incompétents.
En conséquence, les profils influents peuvent surinvestir leur énergie dans les interactions sociales, cherchant à renforcer leur légitimité en multipliant les relations et les validations externes. Cette quête constante d’approbation peut être épuisante et générer une insécurité sous-jacente.
Pour contrer ce syndrome, ces individus doivent apprendre à se valoriser indépendamment du regard des autres, en prenant conscience de leurs compétences intrinsèques et en acceptant que leur valeur ne dépend pas uniquement de la reconnaissance extérieure.
💡 Solution : Cultiver une estime de soi basée sur des valeurs internes et non uniquement sur la reconnaissance extérieure.
3. Le profil stable (S) : l’auto-sabotage
Les « S » recherchent l’harmonie et la stabilité. Le syndrome de l’imposteur chez eux se manifeste par une tendance à s’auto-saboter ou à éviter les situations où ils pourraient être mis en avant, par crainte de ne pas être légitimes. Ils préfèrent rester dans leur zone de confort.
Ces individus ont une forte aversion pour le conflit et le changement, ce qui les pousse à éviter toute prise de risque. Ils peuvent refuser des promotions ou décliner des opportunités sous prétexte de ne pas être prêts, alors qu’ils possèdent toutes les compétences nécessaires. Leur besoin de sécurité peut les amener à minimiser leur propre valeur, convaincus qu’ils doivent encore prouver leur légitimité avant de se sentir pleinement compétents.
De plus, leur tendance naturelle à soutenir les autres peut les conduire à reléguer leurs propres ambitions au second plan. Ils privilégient l’équilibre collectif au détriment de leur propre progression, acceptant parfois des rôles moins visibles par peur d’attirer l’attention sur eux-mêmes.
Pour surmonter ce syndrome, il est essentiel que les profils stables prennent conscience de leur valeur et osent sortir de leur zone de confort. Accepter des défis progressifs et reconnaître leurs réussites, même petites, peut les aider à renforcer leur confiance en eux et à s’affirmer davantage.
💡 Solution : Apprendre à valoriser leurs compétences et accepter les opportunités de croissance sans peur du jugement.
4. Le profil consciencieux (C) : la quête de perfection
Les « C » sont méticuleux, rigoureux et recherchent la précision. Ils souffrent souvent d’un syndrome de l’imposteur lié au perfectionnisme : s’ils ne maîtrisent pas parfaitement un domaine, ils se sentent incompétents. Ils ont aussi tendance à s’auto-critiquer de manière excessive.
Leur besoin de contrôle et d’exactitude les pousse à revoir plusieurs fois leurs travaux, cherchant à éviter toute erreur, ce qui peut entraîner une paralysie face à la prise de décision ou au passage à l’action. Cette exigence extrême les conduit également à procrastiner, par peur de livrer un travail qui ne serait pas à la hauteur de leurs attentes.
De plus, ces individus ont du mal à accepter les compliments et à reconnaître leurs réussites. Ils attribuent souvent leurs succès à des circonstances externes (chance, aide des autres) plutôt qu’à leurs propres compétences. Ce phénomène renforce leur sentiment d’illégitimité et leur empêche de développer une confiance en soi stable.
Pour surmonter ce syndrome, les profils consciencieux doivent apprendre à relâcher leur quête de perfection et accepter que l’erreur fait partie du processus d’apprentissage. Ils doivent également s’entraîner à reconnaître leurs succès et à accepter la reconnaissance des autres sans la minimiser. En cultivant une approche plus pragmatique et bienveillante envers eux-mêmes, ils pourront réduire la pression qu’ils s’imposent et gagner en sérénité dans leur parcours professionnel et personnel.
💡 Solution : Travailler sur l’acceptation de l’imperfection et reconnaître que la progression est plus importante que la perfection.
Au final utiliser le modèle DISC, permet à chacun de mieux comprendre la nature de son syndrome de l’imposteur et adopter des stratégies adaptées pour le dépasser.
Que l’on soit orienté performance, relation, stabilité ou rigueur, il est essentiel d’apprendre à reconnaître sa propre valeur et à accepter que l’échec et l’imperfection font partie du cheminement vers le succès.
En prenant conscience de nos schémas de pensée et en ajustant notre perception de nous-mêmes, nous pouvons transformer ce sentiment d’illégitimité en un moteur d’évolution positive.
L’outil DISC est devenu un must have pour répondre aux appels d’offre des grandes entreprises ou plus simplement apporter une solution aux besoins des managers et collaborateurs qui bénéficient d’un accompagnement.